Publié le 6 novembre 2017
Florence, ingénieure et enseignante, coordonne les Sciences de l'Ingénieur au féminin à l'UPSTI. Elle nous explique les enjeux de cette journée nationale, dont la prochaine édition se déroulera avec Elles bougent le 23 novembre dans 220 collèges et lycées, en France et à l'étranger.
Bonjour Florence ! Tu coordonnes la journée nationale des Sciences de l'ingénieur au féminin pour l'association Upsti. Pourquoi une telle journée ?
Florence Marneau : « Aujourd'hui en Terminale S, au niveau national, la parité est enfin atteinte pour la répartition fille/garçon. Mais il faut savoir que seulement 20% des bachelières scientifiques rentreront dans une école d'ingénieurs ! Il est donc nécessaire de susciter des vocations pour augmenter ce pourcentage et répondre aux besoins des entreprises françaises à avoir davantage de mixité dans leurs équipes.
Mais qu'est ce qui pousse les entreprises à la mixité ?
F.M. : « La mobilisation des entreprises pour promouvoir les métiers scientifiques et techniques auprès des jeunes filles est très importante. Les entreprises ont bien compris aujourd'hui que la diversité favorise l'innovation. Assurer une mixité dans les équipes, c'est permettre à tous les talents de s'exprimer. Et c'est de notre capacité à innover que dépend l'avenir de notre industrie, sa compétitivité et sa prospérité ».
Cette prise de conscience se traduit-elle par une forte mobilisation de toutes les parties prenantes ?
F.M. : « Pour cette 5ème édition, le 23 novembre 2017, ce sont les équipes pédagogiques et administratives de 220 établissements situés sur les cinq continents qui vont accueillir 1200 intervenantes pour sensibiliser 15 000 jeunes filles de la métropole, des DOM comme La Réunion et Les Antilles, du TOM de la Polynésie Française et des établissements français de l'étranger du Qatar, de Cuba et de la Belgique. »
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Et les impacts de cette journée sont-ils notables ?
F.M. : « Il y deux ans, dans mon ancien lycée La Martinière Monplaisir à Lyon, une classe de première S-SI a été créée suite à une forte demande pour cette filière et notamment des jeunes filles, qui aujourd'hui assurent presque la moitié des effectifs de cette section.
C'est impressionnant comme résultat. Aurais-tu un autre exemple à nous donner ?
F.M. : « Dans mon établissement actuel au lycée très sélectif du Lycée du Parc à Lyon, ma classe de deuxième année de Classe Préparatoire aux grandes écoles PSI1 se compose exactement de 50% de jeunes filles et cela fait la deuxième année que nous avons la parité. L'ambiance de travail est vraiment agréable et ma classe mixte a obtenu en juillet dernier de meilleurs résultats dans certaines épreuves orales de Sciences de l'Ingénieur des concours que la classe étoilée. La classe PSI étoile regroupe les meilleures élèves de première année c'est donc une preuve que les filles réussissent aussi bien que les garçons dans les disciplines technologiques et que la mixité dans les équipes favorise la réussite de l'ensemble du groupe. »
1Physique Sciences de L'ingénieur
En tant qu'enseignante au contact des jeunes générations, quelle est l'adéquation entre le métier d'ingénieur.e et les attentes d'une jeune fille de sa future profession ?
F.M. : « Etre ingénieur.e, c'est prendre part au développement durable de nos sociétés en participant aux grands enjeux de demain, qui sont entre autres l'accès pour tous à l'énergie, à l'eau, à la santé, aux transports et à la communication… De plus, l'industrie du XXIième siècle offre un environnement de travail de qualité. La majorité des ingénieur.e.s travaillent au sein d'une équipe à l'aide d'un ordinateur afin d'organiser, gérer des projets, faire des simulations numériques diverses, et créer des innovations. C'est un métier moderne tourné vers l'avenir, qui offre aussi une certaine liberté permettant de concilier vie professionnelle et vie privée. »
La journée des Sciences de l'ingénieur a été créée par Elles bougent et l'Upsti. Peux-tu nous parler un peu plus de l'Upsti ?
F.M. : « L'UPSTI est un réseau de 700 professeurs de Sciences de l'Ingénieur exerçant en CPGE dans des établissements répartis sur toute la France et donc en contact direct avec les jeunes filles. Nous sommes très complémentaires avec Elles bougent et c'est grâce à cela et aux soutiens d'autres structures comme Femmes Ingénieur et le réseau Arts et Métiers au Féminin, que l'on rend les échanges entre lycéennes et marraines possibles. »
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Florence MARNEAU-PADELLINI est ingénieure et professeure de chaire supérieure de Sciences Industrielles de l'Ingénieur en classes préparatoires aux grandes écoles du lycée du Parc à Lyon. Vice-présidente mixité et partenariat industriel de l'Union des Professeurs de Sciences et Techniques Industrielles (UPSTI). Membre de l'équipe organisatrice des Olympiades de Sciences de l'Ingénieur. Membre du bureau de la délégation régionale Elles Bougent en Rhône-Alpes. Membre de jury de différents concours dont celui de l'Agrégation.